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VIII

LA CAVERNE DU VERT DE GRIS.


Deux jours s’étaient écoulés, depuis les événements rapportés dans notre précédent chapitre.

Nous conduirons le lecteur, entre trois et quatre heures de l’après-dîner, dans la grotte découverte par Belhumeur et dont le Cœur-Loyal avait fait son habitation de prédilection.

L’intérieur de la caverne, éclairé par de nombreuses torches de ce bois, que les Indiens nomment bois-chandelle et qui brûlaient, fichées de distance en distance, dans les parois des rochers, présentait l’aspect d’une halte de bohémiens ou d’un campement de bandits, au gré de l’étranger, qui par hasard aurait été admis à la visiter.

Une quarantaine de trappeurs et de guerriers comanches étaient disséminés çà et là, les uns dormaient, les autres fumaient, d’autres nettoyaient leurs armes ou réparaient leurs vêtements, quelques-uns accroupis devant deux ou trois feux sur lesquels étaient suspendues des chaudières, où rôtissaient d’énormes quartiers de venaison, préparaient le repas de leurs compagnons.

À chaque issue de la grotte, deux sentinelles im-