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IX

DIPLOMATIE.


C’était une audace inouïe de la part du capitaine, après ce qui s’était passé, de venir ainsi se livrer sans résistance possible aux mains de gens qui n’hésiteraient pas à tirer de lui une éclatante vengeance.

Aussi les chasseurs étaient-ils épouvantés de la démarche du pirate, et commençaient-ils à soupçonner un piège, leur surprise augmentait à mesure qu’ils réfléchissaient à la gravité de la démarche tentée par le pirate.

Ils comprenaient parfaitement que s’ils l’avaient arrêté, c’est qu’il avait voulu se laisser prendre, qu’il avait probablement un intérêt puissant à agir ainsi, surtout après le soin qu’il avait mis à dérober sa piste à tous les yeux, et à trouver un repaire tellement impénétrable que les Indiens eux-mêmes, ces fins limiers que rien ordinairement ne peut dévoyer, avaient renoncé à le chercher plus longtemps.

Que venait-il faire, au milieu de ses plus implacables ennemis ? Quelle raison assez forte avait pu l’engager à commettre l’imprudence de se livrer lui-même ?