Page:Aimard - Les Trappeurs de l’Arkansas, 1858.djvu/447

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Cœur-Loyal avait posé son rebozo de façon qu’il lui couvrait presque entièrement le visage.

Aussi, malgré l’attention avec laquelle il la considéra, le général ne put parvenir à voir ses traits.

— Vous nous avez demandés, général, dit gaiement le Cœur-Loyal, vous le voyez, nous nous sommes hâtés de nous rendre à votre désir.

— Merci de cet empressement, mon ami, répondit le général, d’abord recevez ici l’expression de ma reconnaissance, pour les importants services que vous m’avez rendus, ce que je vous dis à vous, mon ami, – je vous supplie de me permettre de vous donner ce titre – s’adresse aussi à votre bonne et excellente mère, pour les soins si tendres qu’elle a prodigués à ma nièce.

— Général, répondit le chasseur avec émotion, je vous remercie de ces gracieuses paroles, qui payent amplement ce que vous croyez me devoir. En vous venant en aide, j’ai accompli le vœu que j’ai fait de ne jamais laisser mon prochain sans secours ; croyez-le bien, je ne désire d’autre récompense que votre estime, je suis assez payé du peu que j’ai fait par la satisfaction que j’éprouve en ce moment.

— Je voulais pourtant, permettez-moi d’insister, je voulais pourtant vous récompenser d’une autre façon.

— Me récompenser ! s’écria le fougueux jeune homme en reculant, la rougeur au front.

— Laissez-moi terminer, reprit vivement le gé-