Page:Aimard - Les Trappeurs de l’Arkansas, 1858.djvu/458

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— Monsieur, me dit gracieusement l’hacendero en saisissant la bride de mon cheval pour m’aider à mettre pied à terre, Esa casa se de V – cette maison est à vous. Je ne puis que remercier mon ami Belhumeur d’avoir réussi à vous amener chez moi.

— Je vous avoue, monsieur, répondis-je en souriant, qu’il n’a pas eu grand-peine, et que j’ai accepté avec reconnaissance l’offre qu’il a bien voulu me faire.

— Si vous le permettez, monsieur, comme il se fait tard, reprit l’hacendero, que surtout vous avez besoin de repos, nous allons passer dans la salle à manger ; nous étions sur le point de nous mettre à table quand on m’a annoncé votre arrivée.

— Monsieur, je vous remercie mille fois, répondis-je en m’inclinant, votre gracieux accueil m’a fait oublier toutes mes fatigues.

— Nous reconnaissons la politesse française, me dit la dame avec un charmant sourire.

J’offris le bras à la maîtresse de la maison, et l’on passa dans la salle à manger, où sur une table immense était servi un repas homérique dont le fumet appétissant me rappela que depuis près de douze heures j’étais à jeun.

L’on s’assit.

Quarante personnes au moins étaient réunies autour de la table.

Dans cette hacienda on conservait encore le pa-