Page:Aimard - Les Trappeurs de l’Arkansas, 1858.djvu/459

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triarcal usage, qui commence à se perdre, de faire manger les domestiques avec les maîtres de la maison.

Tout ce que je voyais, tout ce que j’entendais me séduisait dans cette demeure ; elle avait un parfum d’honnêteté qui faisait doucement battre le cœur.

Lorsque le premier appétit fut calmé, la conversation un peu languissante d’abord devint générale.

— Eh bien ! Belhumeur, demanda l’aïeul à mon guide qui, assis à côté de moi, faisait vigoureusement fonctionner sa fourchette, avez-vous trouvé la piste du jaguar ?

— Non seulement j’ai trouvé une piste, général, mais je crains bien que le jaguar ne soit pas seul et qu’il ait un compagnon.

— Oh ! oh ! fit le vieillard, en êtes-vous sûr ?

— Je puis me tromper, général, cependant je ne le crois pas, demandez au Cœur-Loyal, j’avais une certaine réputation là-bas dans les prairies de l’Ouest.

— Mon père, dit l’hacendero en faisant un signe d’affirmation, Belhumeur doit avoir raison, c’est un trop vieux chasseur pour commettre une école.

— Alors il faudra faire une battue pour nous délivrer de ces voisins dangereux ; n’êtes-vous pas de cet avis, don Rafaël ?

— C’était mon intention, mon père, je suis heureux que ce soit aussi la vôtre, l’Élan-Noir est averti, tout doit être prêt déjà.

— L’on peut se mettre en chasse quand on vou-