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chevelure noire, mêlée déjà de fils d’argent, qui s’épanouissaient sur ses larges épaules.

Cet homme était un chasseur.

Une magnifique carabine à canon rayé, placée auprès de lui à portée de sa main, la gibecière qu’il portait en bandoulière et les deux cornes de buffalos, pendues à sa ceinture et pleines de poudre et de balles, ne laissaient aucun doute à cet égard. Deux longs pistolets doubles étaient négligemment jetés auprès de la carabine.

Le chasseur, armé de ce long couteau nommé machete, sabre à lame courte et droite qui n’abandonne jamais les habitants des prairies, était occupé à écorcher consciencieusement un castor, tout en veillant avec soin sur un cuissot de daim qui rôtissait au feu, suspendu à une corde, et en prêtant l’oreille aux moindres bruits qui s’élevaient dans la prairie.

L’endroit où se trouvait cet homme était admirablement choisi pour une halte de quelques heures.

C’était une clairière au sommet d’une colline assez élevée, qui par sa position dominant la prairie à une grande distance, empêchait une surprise. Une source jaillissait à quelques pas du lieu où le chasseur avait établi son bivouac, et descendait en formant une capricieuse cascade dans la plaine. L’herbe haute et abondante offrait un excellent pasto à deux superbes chevaux, à l’œil sauvage et étincelant, qui