Page:Aimard - Les Trappeurs de l’Arkansas, 1858.djvu/80

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réussi, il le croyait du moins, à indisposer jusqu’aux chasseurs blancs et métis et à faire considérer les deux hommes comme des ennemis par tous les individus dispersés dans la prairie.

Dès que ce résultat avait été obtenu, la Tête-d’Aigle s’était mis à la tête d’une trentaine de guerriers dévoués, et voulant amener un éclat qui perdrait ceux dont il avait juré la mort, il avait dans une seule nuit volé toutes leurs trappes, certain qu’ils ne laisseraient pas un tel affront impuni et qu’ils voudraient en tirer vengeance.

Le chef ne s’était pas trompé dans ses calculs, tout était arrivé comme il l’avait prévu.

C’était là qu’il attendait ses ennemis.

Pensant qu’ils ne trouveraient aucun secours parmi les Indiens ou les chasseurs, il se flattait, grâce aux trente hommes résolus qu’il commandait, de s’emparer facilement des deux chasseurs qu’il se proposait de faire mourir dans des tortures atroces.

Mais il avait commis la faute de dissimuler le nombre de ses guerriers, afin d’inspirer plus de confiance aux chasseurs.

Ceux-ci n’avaient été qu’à moitié dupes de ce stratagème ; se trouvant assez forts pour lutter même contre vingt Indiens, ils n’avaient réclamé l’aide de personne pour se venger d’ennemis qu’ils méprisaient et s’étaient, comme nous l’avons vu, mis résolument à la poursuite des Comanches.

Fermant ici cette parenthèse un peu longue, mais