Page:Aimard - Les Trappeurs de l’Arkansas, 1858.djvu/85

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— Je soupçonne quelque trahison, reprit le chasseur, les Indiens sont des guerriers trop expérimentés et qui ont trop l’habitude de la vie des prairies pour agir comme ils le font, sans une raison impérieuse.

— C’est vrai, appuya le Canadien avec conviction, cette piste est trop belle et trop clairement indiquée pour ne pas cacher un piège.

— Oui, mais ils ont voulu être trop fins, leur astuce a dépassé le but, ce ne sont pas de vieux chasseurs comme nous que l’on peut tromper ainsi. Nous devons donc redoubler de prudence, examiner chaque feuille et chaque brin d’herbe avec soin avant de nous aventurer plus près du campement des Peaux-Rouges.

— Faisons mieux, dit Belhumeur en jetant un regard autour de lui, cachons nos chevaux dans un endroit sûr, où nous puissions les retrouver au besoin. Nous irons ensuite à pied reconnaître la position et le nombre de ceux que nous voulons surprendre.

— Vous avez raison, Belhumeur, dit le Cœur-Loyal, votre conseil est excellent, nous allons le mettre en pratique.

— Je crois qu’il faut nous hâter, alors.

— Pourquoi donc ? ne nous pressons pas au contraire, les Indiens ne nous voyant pas paraître, se relâcheront de leur surveillance, et nous profiterons de leur négligence pour les attaquer, si nous sommes forcés d’en venir à ce moyen extrême : du reste,