Page:Aimard - Les rois de l'océan, 2 (Vent-en-panne).djvu/247

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Une demi-heure plus tard, les deux hommes arrivaient à Medellin, sans avoir rencontré âme qui vive sur leur chemin ; et l’haciendero introduisait Pitrians dans sa maison où il l’installait, dans une chambre secrète, connue de lui seul, et si adroitement dissimulée, au milieu des autres appartements, qu’il était impossible de la découvrir.


XV

OÙ FLEUR-DE-MAI SE RÉSOUT À AGIR

Le lendemain, l’haciendero fut absent pendant toute la journée ; il ne reparut à Medellin qu’un peu après le coucher du soleil ; il se rendit aussitôt à la cachette dans laquelle il avait enfermé Pitrians.

— Eh bien ? lui demanda celui-ci avec inquiétude, aussitôt qu’il l’aperçut.

— Tout va bien, répondit le Mexicain ; j’arrive de la Vera-Cruz ; on ne s’est pas aperçu de la disparition de l’homme que vous avez si prestement expédié hier au soir ; ou, du moins, ceux qui s’en sont aperçus avaient sans doute grand intérêt à ne rien dire, ce qui revient au même, car ils n’ont pas soufflé mot. Je suis entré à la Vera-Cruz au moment où on ouvrait les portes. Le cheval de ce pauvre diable était là ; comme moi il attendait. À peine la porte eut-elle été ouverte qu’il la franchit d’un bond, s’élança à travers les rues ; l’on eut beau courir après lui, ce fut peine perdue ; mon gaillard détalait si rondement qu’on ne réussit pas à l’atteindre ; il arriva ainsi chez son propriétaire qui se