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XVI

COMMENT LES FLIBUSTIERS S’EMPARÈRENT DE LA VERA-CRUZ ET CE QUI EN ADVINT

À trois heures du matin, les flibustiers furent réveillés par Pitrians qui, lui, n’avait pas dormi une seconde.

À trois heures et demie, tous étaient sous les armes, prêts à se mettre en marche.

Vent-en-Panne passa une revue minutieuse de tous les frères de la Côte, non pas pour s’assurer de l’exactitude réglementaire de leur tenue, ils étaient littéralement couverts de guenilles sordides, mais simplement pour constater si chaque homme avait ses armes en état, et la quantité de munitions, poudre et balles, exigée par la charte-partie.

Les flibustiers connaissaient trop bien leurs chefs et depuis trop longtemps, pour ne pas s’être conformés strictement aux ordres qu’ils avaient reçus.

Vent-en-Panne n’eut pas une seule infraction à constater ; il en témoigna tout haut sa satisfaction ; puis les deux troupes, celle commandée par David et celle placée sous les ordres de Michel-le-Basque, c’est-à-dire deux cents hommes, quittèrent la caverne et partirent en avant en batteurs d’estrade, ainsi qu’il avait été arrêté dans le conseil.

À quatre heures et demie, les deux dernières troupes, fortes de deux cent cinquante hommes chacune, conduites par Vent-en-Panne et le beau Laurent, sortirent à leur tour ; mais après une heure de marche, sur un ordre donné par Pitrians, les deux détachements firent