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XIX

OÙ LA DUCHESSE DE LA TORRE ET LE CHAT-TIGRE ONT UNE EXPLICATION DÉLICATE

La journée presque tout entière s’était écoulée ; il était près de cinq heures du soir.

Depuis leur arrivée au Potrero, arrivée qui avait eu lieu vers neuf heures du matin, les trois dames étaient demeurées confinées dans leur appartement, sans avoir été inquiétées par leur ravisseur.

Personne n’avait essayé de pénétrer jusqu’à elles ; les caméristes avaient eu la liberté la plus entière de vaquer aux soins du ménage.

Le corps de logis servant de prison aux trois dames, semblait avoir été totalement abandonné par les Mexicains ; aucune sentinelle n’avait été posée ; le silence le plus profond, la solitude la plus complète, régnaient dans cette immense demeure qui devait, sans nul doute, être entourée de gardiens vigilants, mais qui semblaient s’étudier à rester invisibles.

Livrées à elles-mêmes, les trois femmes étaient en proie à une anxiété profonde ; anxiété d’autant plus terrible qu’elles ignoraient ce qui se passait au dehors ; et qu’elles se perdaient en conjectures sur le sort que leur réservait l’homme, qui s’était si audacieusement emparé d’elles.

C’était en vain que Fleur-de-Mai essayait de réveiller leur courage et de leur rendre un peu d’espoir ; les consolations qu’elle leur avait prodiguées, lors de leur ar-