Page:Aimard - Ourson-tête-de-fer.djvu/136

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Ces diverses manœuvres s’exécutèrent avec une adresse et une rapidité extrêmes.

— Brasse bâbord d’avant, tribord d’arrière ; borde tribord le grand foc !

Le navire faisait majestueusement son abattée sur tribord ; lorsqu’il fut arrivé de quatre quarts, le capitaine reprit le porte-voix.

On virait toujours au guindeau pour mettre l’ancre au bossoir.

— Change devant, cria le capitaine, la barre droite. Orientez !

Le bâtiment était en route.

Le capitaine descendit alors de son banc de quart et remit le porte-voix à Pierre Legrand, chargé, dès qu’on serait hors de la rade, de faire mettre l’ancre à poste et hisser les embarcations amarrées le long du bord.

Vingt minutes plus tard, le navire flibustier filait dans la nuit comme un fantôme, sous ses huniers au second ris, le petit foc, la misaine et la brigantine.

Bien que la brise fût fraîche au large, cependant elle était maniable, le navire faisait bonne route avec trois quarts de largue dans les voiles.

Un coup de sifflet appela, aussitôt l’appareillage terminé et les manœuvres parées, l’équipage à la prière.

Les flibustiers étaient fort religieux, la prière était dite matin et soir en commun, à bord de leurs