Page:Aimard - Ourson-tête-de-fer.djvu/137

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navires ; le second lisait la prière, que les matelots répétaient après lui ; souvent c’était en chantant des cantiques qu’ils bondissaient comme des tigres à l'abordage des bâtiments ennemis.

Cette singulière coutume est bonne à signaler quand il s’agit de tels hommes.

Une heure plus tard, excepté la bordée de quart qui se tenait sur le pont prête à la manoeuvre, l'équipage dormait avec cette insouciance qui caractérise les marins.

Le bâtiment monté par Ourson Tête-de-Fer était un navire de dix-huit cents tonneaux, sorti depuis un an à peine des chantiers du Ferrol.

Les Espagnols l’avaient armé de trente pièces de canon, lui avaient donné un équipage de cinq cents hommes et l’avaient expédié dans le golfe du Mexique pour protéger le passage des galions.

Il se nommait le San-José, était fin, élancé, ras sur l’eau, facile à manœuvrer, et possédait une marche supérieure.

Malheureusement pour le San-José, à peine arrivé dans les parages des Antilles, il fut surpris, par une belle nuit, entre minuit et une heure du matin et enlevé a l’abordage et presque sans coup férir, par cinq pirogues flibustières commandées par Ourson Tête-de-Fer.

Le capitaine espagnol et son état-major, qui voulurent tenter une résistance impossible, furent pendus au bout des vergues, le San-José conduit à