Page:Aimard - Ourson-tête-de-fer.djvu/140

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

qu’aux dents, escaladèrent avec une adresse de singes les murailles de la Taquine, au moyen des chaînes des porte-haubans, et, en quelques minutes, ils se trouvèrent réunis sur le pont, sans se soucier le moins du monde des pirogues qui les avaient amenés, et qu’ils laissèrent aller à la dérive.

— Me voilà ! dit simplement l’Olonnais à Ourson.

— Merci, Frère ! répondit celui-ci en lui serrant cordialement la main. Tu es un homme de parole ; d’ailleurs, tu le vois, je t’attendais. Personne ne se doute de rien, la-bas ?

— Personne.

— M. d’Ogeron ?

— Il n’a pas le moindre soupçon.

— Tant mieux ! plus l’expédition que nous tentons est folle, plus elle doit demeurer secrète. Es-tu sûr de tes hommes ?

— Comme de moi-même ; je les ai choisis un à un ; sois tranquille, le plus timide d’entre eux est un démon incarné.

— Tant mieux ! Mes gars, ajouta le capitaine Ourson, en élevant la voix et en s’adressant aux nouveaux venus qui s’étaient groupés sur les passavants de bâbord ; à la guerre comme à la guerre, dans trois heures il fera jour ; jusque-là, arrimez-vous comme vous pourrez dans les postes à canons et dans les canots, et dormez ; au lever du soleil, nous causerons.