Page:Aimard - Ourson-tête-de-fer.djvu/141

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Les flibustiers se retirèrent sans répondre, et comme ils étaient tous de véritables loups de mer, quelques minutes leur suffirent pour s’installer soit dans les embarcations, soit sous le gaillard d’avant, de façon à ne pas gêner la manœuvre.

La Taquine avait remis le cap en route.

— Viens, matelot ! dit Ourson à l’Olonnais, j’ai à te parler.

Tous deux descendirent dans la cabine, où ils s’enfermèrent et causèrent bouche à oreille, pendant plus d’une heure.

Puis Ourson souhaita le bonsoir à son compagnon et se jeta tout habillé sur son cadre ; quant à l’Olonnais, il s’étendit tout simplement sur le plancher, se roula dans son manteau, et bientôt les deux hommes dormirent à poings fermés.

Vers quatre heures et demie, le soleil se leva dans un nuage ; pendant la nuit, la brise avait fraîchi de plus en plus ; la mer était grosse, houleuse, les lames courtes et profondes ; la terre n’apparaissait plus au loin que comme un nuage bleuâtre.

La Taquine fatiguait beaucoup ; elle tanguait et roulait bord sur bord, bien qu’elle ne portât que ses huniers au bas ris, le petit foc, la misaine et la brigantine, réduite de moitié.

Cependant elle avait du large et faisait bonne route.

Le capitaine monta sur le pont, suivi de quel-