Page:Aimard - Ourson-tête-de-fer.djvu/143

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Ils n’avaient pour tout vêtement qu’une petite casaque de toile et un caleçon qui ne venait qu’à la moitié de la cuisse ; il fallait les examiner de près pour reconnaître si ce vêtement était de toile ou non, tant il était imbu de sang et de graisse, ce qui, du reste, le rendait imperméable.

Les uns avaient les cheveux hérissés, sous une forme de chapeau dont les rebords avaient été coupés, excepté par devant, en guise de visière ; d’autres les portaient noués. Tous laissaient pousser leur barbe, quelques-uns d’entre eux l’avaient fort longue.

Chaque aventurier avait à sa ceinture, d’un côté, une hache et un sabre court à la lame droite et large, nommé langue-de-bœuf, un sac à balle et une calebasse pleine de poudre ; de l’autre côté, un étui en peau de crocodile, renfermant quatre couteaux et une baïonnette : de plus, ils avaient chacun un fusil, ainsi que nous l’avons dit plus haut et portaient en bandoulière une pièce de toile fine, roulée, qui leur servait de tente de campement.

Les fusils méritent une description particulière : ils étaient expressément fabriqués en France pour les aventuriers chez Brachie, à Dieppe, et chez Gélin, à Nantes ; le canon de ces armes avait quatre pieds et demi de long ; la crosse était presque droite, massive et chargée d’ornements d’argent ; ces fusils portaient la balle de seize à la livre et