Page:Aimard - Ourson-tête-de-fer.djvu/152

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— Tu n’es pas dégoûté, reprit l’Olonnais avec un gros rire ; seulement je me demande pourquoi, voulant faire une expédition, Ourson a justement été choisir Carthagène de préférence à toute autre ville du littoral.

— Tu n’y entends rien, dit le Poletais en échangeant à la dérobée un regard d’intelligence avec Ourson ; c’est cependant bien facile à concevoir.

— Tu trouves, toi ?

— Pardieu, cela saute aux yeux.

— Bon, dis-nous-le alors.

— Je ne demande pas mieux ; d’ailleurs, si je me trompe, Ourson est là pour rectifier ce que je dirai.

— Va matelot, dit le capitaine.

— C’est cela, nous écoutons.

— Ah ! ce ne sera pas long, reprit le Poletais en riant.

— Bon, bon, va toujours, bavard.

— Voici donc l’affaire en deux mots : toutes les villes du littoral de terre ferme ont été plus ou moins explorées par nous, c’est-à-dire, prises, pillées et brûlées ; quelques-unes ont seules échappé à nos explorations.

— Exploration est joli, dit Pierre Legrand en riant.

— N’est-ce pas ? Or ces villes, au nombre d’une dizaine tout au plus, ont été négligées jusqu’à présent, soit parce qu’elles sont trop pauvres, et, ainsi qu’on le dit dans mon pays, le jeu n’en aurait pas