Page:Aimard - Ourson-tête-de-fer.djvu/153

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valu la chandelle, soit parce qu’elles passent pour être trop bien fortifiées pour que nous osions essayer de mettre, non pas le cap, ce qui à la rigueur serait facile, mais le grappin dessus, ce qui est bien autrement dangereux. Deux ou trois d’entre elles surtout passent pour être réellement imprenables. Montbarts et Morgan ont pris Porto-Bello, Panama, Maracaïbo, que sais-je encore, toutes expéditions d’une audace inouïe ; Ourson Tête-de-Fer est un excellent camarade, cela est vrai ; malgré cela, ces grands coups de main tentés et si habilement exécutés par ses amis, le chagrinent intérieurement non pas qu’il soit jaloux, mais la gloire de Montbarts, de Morgan, du beau Laurent et de bien d’autres encore, l’empêche de dormir ; il a voulu, lui aussi, organiser une de ces expéditions qui épouvantent nos ennemis, et font passer leurs richesses dans nos mains. La ville qui passe pour la plus redoutable de celles qui n’ont pas été visites est Carthagène ; Ourson devait naturellement choisir celle-la. Il y a quatre jours, il est venu me trouver au grand fond où je chassai : — « Je veux organiser une expédition, me dit-il, j’ai besoin de toi, veux-tu venir ? — Parbleu, répondis-je, comme eût répondu n’importe lequel de vous ; où allons-nous ? — À Carthagène. — Tope, va pour Carthagène. » Et je le suivis, sans plus d’explications.

— Le fait est qu’il n’y en avait pas besoin, dit l’Olonnais.