Page:Aimard - Ourson-tête-de-fer.djvu/16

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

et de plus charmants cottages, même en Europe.

Ce ravisant tableau m’enchantait, cette petite île, point perdu dans l’immensité de l’Atlantique, respirait le bien-être et la prospérité ; c’était au point que j’en rougissais intérieurement pour nous autres Français, si maladroits pour tout ce qui regarde la colonisation, et qui avons réussi, grâce au système militaire si solidement et si malencontreusement établi dans nos colonies, à résoudre ce problème cependant si difficile, qui consiste à changer en quelques années d’occupation le pays le plus fertile et le plus peuplé en une terre aride et en un vaste désert.

En arrivant à la Basse-Terre, mon guide me demanda respectueusement si je descendais à l’hôtel Victoria.

Dans toutes les colonies anglaises, il y a un hôtel Victoria et un hôtel d’Albion.

Je le priai de me conduire directement au consulat de France.

Cinq minutes plus tard, je mettais pied à terre devant la maison du consul.

C’était un délicieux cottage entre cour et jardin, situé sur le quai même.

Je tressaillis de joie en apercevant les larges plis de notre cher drapeau tricolore onduler au souffle capricieux de la brise de mer. À l’étranger, je suis chauvin, je l’avoue en toute humilité, et je suis beaucoup de l’avis du brave général Lallemand qui