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L’expédition résolue, le capitaine convoquait, au son du tambour et de la trompette, les flibustiers dans une taverne quelconque.

Il exposait à ceux qu’il voulait enrôler les bénéfices de l’entreprise, convenait avec eux de la durée de la campagne, puis l’engagement commençait.

Chaque homme était tenu de signer, ou de faire sa croix s’il ne savait pas écrire, ce qui était rare, au bas d’un acte libellé par un des écrivains de la Compagnie des Indes ; cet acte faisait foi, il était ensuite revêtu de la signature du capitaine et de celle du gouverneur.

Chaque enrôlé était tenu d’avoir : un fusil, une hache, un sabre droit, un poignard, quinze charges de poudre, des balles et une tente de campement, morceau de toile fine que les Frères de la Côte roulaient et portaient en bandouillère ; de plus ils devaient se munir d’une gourde pleine d’eau-de-vie, de viande boucanée et de farine, pour trois jours.

Ces conditions étaient rigoureusement obligatoires.

Aussitôt enrôlés, les Frères de la Côte devaient obéir aveuglément à leurs chefs et leur témoigner en toute occasion le plus grand respect.

Quand même ces chefs ou officiers, auraient été leurs subordonnés dans de précédentes expéditions.

Car il arrivait souvent que le capitaine d’aujourd’hui était simple matelot demain ; cela dépendait