Page:Aimard - Ourson-tête-de-fer.djvu/175

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en paradis, je vous jure que tous les dépôts sont vides.

— Où sont-ils ?

— Là, répondit-il en désignant deux vastes hangards en planches.

— Voyez, dit laconiquement Ourson.

Une vingtaine de flibustiers se détachèrent ; au bout d’un quart d’heure ils revinrent.

— Vides, dit un d’eux.

— Il n’y en a pas d’autres ? demanda Ourson à l’alcade.

— Pas d’autres, murmura-t-il.

— Seigneurie, je vous le jure sur la part…

— C’est bon, c’est bon, reprit le capitaine nous savons cela ; prenez garde.

— Mais, seigneurie, je vous certifie, reprit l’alcade qui commençait à se rassurer.

Mais tout à coup il fit un brusque mouvement en arrière.

— C’est le diable ! s’écria-t-il.

Il venait d’apercevoir le pilote qui jusque-la, était demeuré confondu dans la foule des Frères de la Côte.

— Cet homme vous trompe, seigneurie, dit vivement le pilote et il vous trompe sciemment.

— Expliquez-vous.

— Les magasins sont vides, c’est vrai ; mais c’est parce qu’il s’est emparé, malgré les légitimes propriétaires, de toutes les marchandises qu’ils