Page:Aimard - Ourson-tête-de-fer.djvu/18

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— Vous voilà chez vous, me dit monsieur Ducray en souriant, vous habiterez ici pendant tout le temps de votre séjour dans l’île.

Et comme je voulus me récrier et lui faire observer combien l’intrusion d’un étranger dans sa demeure pouvait avoir pour lui de désagrément et lui occasionner d’ennuis et de gêne.

— D’abord, cher monsieur, vous n’êtes pas un étranger, mais un compatriote, c’est-à-dire un ami ; d’ailleurs liberté entière, entrez, sortez, faites ce qu’il vous plaira, reprit-il, personne ne songera à s’informer de vos affaires ; ensuite je suis seul en ce moment, Mme  Ducray et sa fille sont à Antigoa, chez une de leurs proches parentes, où elles doivent passer deux mois encore ; je suis donc provisoirement garçon ; donc, non-seulement vous ne me gênez en rien, mais encore vous me rendez un véritable service en acceptant franchement mon hospitalité.

Il n’y avait rien à répondre à cela ; je serrai la main de monsieur Ducray et tout fut dit.

Il me laissa remettre un peu d’ordre dans ma toilette, puis je le rejoignis.

Monsieur Ducray avait été averti le matin même de notre arrivée, il attendait le capitaine à dîner.

Je regrettai de ne pas avoir averti celui-ci, dans mon empressement à descendre à terre, de l’excursion que je projetais ; mais le mal était fait, il n’y avait plus à y revenir.