Page:Aimard - Ourson-tête-de-fer.djvu/203

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Moreno, mon meilleur ami, qui m’a fait l’honneur de me demander votre main.

— Mon père…

— Ne m’interrompez pas, s’il vous plaît, niña.

La jeune fille se tut, toute tremblante.

— Pardon, señorita, dit le Mexicain en s’inclinant respectueusement. Don José Rivas, votre père, allait ajouter que, si j’ose aspirer au bonheur suprême d’être votre époux, c’est à une condition.

Doña Elmina releva la tête et fixa sur don Torribio un regard étonné.

— Certes, reprit don José Rivas d’un ton bourru, cette condition, tout absurde qu’elle soit, j’allais la faire connaître en deux mots : Don Torribio Moreno vous demande, ma fille, l’autorisation de vous faire sa cour.

— Pardon, ce n’est pas tout, cher don José, ajouta galamment le Mexicain. Oui, señorita, j’aspire à avoir l’honneur d’être quelquefois admis en votre présence, parce que, si vif que soit mon désir de devenir votre époux, je veux que vous me connaissiez avant que de m’accorder votre main ; mon ambition est surtout de ne devoir mon bonheur qu’a votre libre volonté.

— Merci, oh ! merci, monsieur, s’écria la jeune fille avec élan, et, par un mouvement spontané, elle lui tendit sa main mignonne que le Mexicain effleura respectueusement de ses lèvres.

— Bravo s’écria don José Rivas avec une froide