Page:Aimard - Ourson-tête-de-fer.djvu/205

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José. Maintenant il se fait tard, venez, don Torribio et laissons ces petites filles à leurs jouets et à leurs poupées.

— Je suis à vos ordres, mon ami.

— Adieu, niñas.

— Ne m’embrassez-vous pas avant de partir, mon père ? demanda la jeune fille, en se penchant timidement vers lui.

Don José, sans même la regarder, posa un froid baiser sur son front.

— Allons, partons, dit-il.

Le Mexicain salua respectueusement les deux jeunes filles.

Les deux hommes sortirent.

À la porte de la rue, une douzaine de cavaliers, armés de lances aux banderoles flottantes, et commandés par un sous-officier, se tenaient immobiles comme des statues.

Le gouverneur fit un signe : un esclave noir amena deux chevaux magnifiques, harnachés avec ce luxe coquet et fastueux en usage dans les colonies espagnoles.

Les deux hommes se mirent en selle et se placèrent en tête du détachement, qui s’ébranla aussitôt à leur suite.

Lorsqu’ils furent éloignés d’une centaine de pas tout au plus de la maison, don Torribio Moreno prit la parole :