Page:Aimard - Ourson-tête-de-fer.djvu/207

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lement votre chemin vers la ville, et laissez-moi me rendre à mes affaires.

— Allons, soit ! mais vous savez que je vous attends ce soir de bonne heure au gouvernement, nous avons grande réunion.

— Je n’aurai garde d’y manquer.

— Venez me demander à dîner sans cérémonie, ce sera plus simple.

— Je ne dis pas non ; attendez-moi jusqu’à sept heures. Je vous présenterai peut-être quelqu’un.

— Qui donc cela ?

— Le capitaine de ma goélette, la Santa Catalina, qui est arrivée ce matin de la Vera-Cruz.

— Est-ce un homme du monde ?

— C’est un marin mais il est très-convenable et de plus fort beau joueur.

— Alors tâchez de nous l’amener, surtout s’il est riche, dit don José en riant.

— Je l’espère, attendez-nous toujours jusqu’à l’heure dite.

— C’est convenu.

— Là-dessus, les deux caballeros se saluèrent.

Don José Rivas sortit au grand trot, suivi par son escorte, du village, et don Torribio y rentra, c’est-à-dire qu’il tourna la tête de son cheval du côté de Turbaco ; mais, après avoir fait quelques pas dans cette direction, il sauta à terre, et rattacha avec soin la gourmette de son cheval qui n’était pas défaite, puis il se remit en selle, mais