Page:Aimard - Ourson-tête-de-fer.djvu/264

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— Mais oui, cher ami, et fort jolies même.

— Ah ! et que comptes-tu en faire ?

— Des jeunes filles ?

— Oui.

— Je ne sais pas encore, je verrai, répondit-il avec suffisance.

Depuis quelques minutes les deux cavaliers gravissaient une colline assez élevée, du sommet de laquelle l’œil planait au loin sur la mer en ce moment calme et azurée.

Tout à coup le flibustier poussa un cri.

— Qu’as-tu donc ? demanda don Torribio avec surprise.

— Moi ? rien, mon cheval a butté, je ne m’y attendais pas ; voilà tout, que veux-tu que j’aie ? répondit froidement le capitaine Barthélemy, tout en fouillant d’un regard anxieux l’extrême limite de l’horizon, où un point blanc, large comme l’aile d’une mouette presque imperceptible, venait subitement d’apparaître.

— Quel triste cavalier tu fais, dit don Torribio avec ironie.

— Dame, je suis marin, moi.

— Et par conséquent mauvais cavalier, n’est-ce pas ?

— Je l’avoue, après ? fit-il avec une certaine rudesse.

— Bon, vas tu te fâcher, à présent ?