Page:Aimard - Ourson-tête-de-fer.djvu/271

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on le paie autrement qu’en coup de bâton — s’entend toujours avec les caballeros qui daignent l’honorer de leur confiance, et lui montrer des onces d’or.

Le mot montrer fut prononcé avec un accent auquel le capitaine ne se trompa point.

Il sortit de sa poche une longue bourse de soie rouge au travers des mailles de laquelle on voyait étinceler l’or, introduisit la main droite dans cette bourse et pinçant avec une précision mathématique deux onces entre le pouce et l’index il les fit miroiter devant les yeux pétillants d’avarice du pauvre Indien.

— Que ferais-tu bien pour gagner ceci et même le double si j’étais content de toi ? dit-il avec un sourire.

— Hélas Seigneurie, répondit l’Indien avec une expression impossible à rendre, je n’ai pas de père, sans cela je vous dirais… mais, à son défaut, disposez de moi ; que faut-il faire ? je vous appartient corps et âme.

Le capitaine ferma la main.

— Où est le corral ? dit-il.

— Là, Seigneurie, derrière la maison, vous pouvez l’apercevoir d’ici !

— Très-bien ; écoute-moi ; tu as cinq minutes, pas une seconde de plus pour conduire mon cheval au corral et revenir me trouver ; si tu dis un mot à âme qui vive, pendant que tu t’acquitteras de ce