Page:Aimard - Ourson-tête-de-fer.djvu/273

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poncho, il laissa voir à l’Indien les lourds pommeaux de deux pistolets passés dans sa faja de crêpe de Chine.

— Seigneurie, répondit l’Indien avec majesté, si Tonillo avait l’honneur d’être mieux connu de votre Excellence, Votre Seigneurie saurait qu’il n’est pas un traître, mon patron fait la siesta ; je suis donc en ce moment seul maître dans la maison, et je vous promets, sur la part que j’espère avoir un jour en paradis, que vous verrez et entendrez tout ce que disent ou diront les hommes que vous voulez surprendre : D’ailleurs ce sont de mauvais clients, dit-il d’un ton de mépris railleur ; depuis une heure qu’ils sont là ils n’ont pas encore fait de dépenses, même pour un réal, et je dois, avant tout, voir l’intérêt de la maison.

— C’est juste ! dit le capitaine en ricanant.

— Venez, reprit l’autre.

Le capitaine le suivit.

Tonillo, puisque tel était le nom de l’Indien, au lieu d’entrer dans la salle, fit le tour de la maison, traversa le corral, ouvrit une porte fermée seulement au loquet, et introduisit le capitaine dans une espèce de cellier où se trouvaient quelques outres de pulque et de mezcal empilées les unes sur les autres, et une quarantaine de bottes de fourrage.

L’Indien écarta légèrement sept ou huit bottes de fourrage, adossées à la muraille, et montrant