Page:Aimard - Ourson-tête-de-fer.djvu/285

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

rompit-elle vivement, assez comme cela ; ne recommençons pas.

— Comme vous voudrez.

— Je crois qu’il vaut mieux que je renonce à rien savoir de vous.

Il s’inclina respectueusement devant sa gracieuse interlocutrice, mais sans répondre.

— Oh ! le vilain qui ne veut rien dire. Savez-vous ce qui se passe au moins ?

— Il se passe bien des choses, señorita.

— Oui, et entre autre celle-ci.

— Quoi donc ?

— Le mariage de ma cousine avec le señor don Torribio Moreno est fixé à jeudi prochain. Qu’est-ce que vous dites de cela ?

— Moi, je dis que c’est très-drôle.

— Comment, vilain homme, voilà l’effet que cette terrible nouvelle produit sur vous ?

— Ah ! permettez, señorita ; ne confondons pas, s’il vous plaît ! Si cette union, détestée avec raison par votre charmante cousine, devait s’accomplir, vous me verriez désespéré ; mais comme elle ne s’accomplira pas, au contraire, cette nouvelle m’amuse beaucoup.

— Tenez, capitaine, vous mériteriez que je vous arrache les yeux.

— Moi !… ah ! non, par exemple.

— Comment, je viens ici, la mort dans l’âme, pour chercher auprès de vous des consolations,