Page:Aimard - Ourson-tête-de-fer.djvu/289

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— Si je vous procurais une pirogue indienne, cela ferait-il votre affaire ?

— C’est-à-dire, señorita, que cela me chausserait comme un gant !

— Hein ! vous dites ?…

— Rien ! ne faites pas attention : la langue m’a fourché, je voulais dire que cela me conviendrait parfaitement.

— Eh ! bien, je puis vous en avoir une.

— Une pirogue ?

— Oui.

— Tout de suite ?

— À peu près. Pour quand vous la faut-il ?

— Dam ! attendez, señorita… Le soleil se couche à sept heures, sept heures et demie à peu près ; la nuit ne sera pas complète avant huit heures, il faudrait que j’aie ce canot ou cette pirogue, comme vous voudrez, vers huit heures et demie, mais pas plus tard.

— Pourquoi cela ?

— Parce que, en calculant le temps qu’il me faut pour conduire la pirogue à l’endroit où je dois m’embarquer… puis, celui que j’emploierai à faire le trajet… Je n’arriverai guères à la frégate avant minuit.

— Ne sera-ce pas trop tard ?

— Non pas, au contraire, señorita, ce sera le bon moment. La lune ne se lève qu’à onze heures ;