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Olivier Œxmelin, ne citent qu’un homme qui ressemble au splendide portrait que vous venez de faire.

— Et cet homme ? dit en souriant le consul.

— C’était Ourson Tête-de-Fer.

— Eh bien cher monsieur, reprit monsieur Ducray en se levant pour nous conduire sur la terrasse afin de jouir de la brise de mer, le comte Henry de Châteaugrand est l’arrière-petit-fils de Ourson Tête-de-Fer.

À cette révélation, je demeurai littéralement frappé de stupeur, tant j’étais loin de m’y attendre.

Quoique le lit que m’avait donné monsieur Ducray fut excellent, cependant la curiosité que j’éprouvais m’avait causé une telle surexcitation nerveuse que la nuit entière s’écoula sans que j’essayasse de dormir ou que j’en eusse seulement envie. J’avais hâte de me trouver en face de cet homme qu’on m’avait représenté si grand et chez lequel, après quatre générations écoulées, revivaient, épurées par une civilisation plus complète, les nobles qualités de son ancêtre.

Car Ourson Tête-de-Fer était un de mes vieux amis : j’avais lu et relu cent fois sa vie si belle, ses aventures si étranges et ses exploits si extraordinaires, dans les quelques auteurs qui se sont occupés de ces grands déclassés du dix-septième siècle et qui se donnaient à eux-mêmes le nom significatif de Frères de la Côte.