Page:Aimard - Ourson-tête-de-fer.djvu/310

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ment je puis vous servir. Je vous le jure, si grands que soient les obstacles, les périls, Dieu sera avec moi et quoi qu’il arrive je vous délivrerai de vos ennemis.

– Je n’ai qu’un ennemi, señor, répondit-elle avec tristesse, mais hélas ! cet ennemi peut tout à Carthagène.

— Je croyais que votre père commandait seul dans cette ville.

— C’est vrai señor, mais cet homme, ou plutôt ce démon, s’est emparé de l’esprit de mon père ; don José Rivas ne voit et ne pense plus que par lui ; il y a un mois, à peine, dans cette maison même où nous sommes en ce moment, il lui a accordé ma main.

— Et cet homme, dit-il vivement, vous ne l’aimez pas, señorita ?

— Moi s’écria la jeune fille en frissonnant, je le hais, il m’épouvante, je mourrai plutôt que de lui appartenir.

Le capitaine se redressa, et lançant autour de lui un regard plein d’éclairs :

— Rassurez-vous, señorita, vous n’épouserez pas cet homme, dit-il, il est condamné, il mourra ; n’est-il pas Mexicain ?

— Il passe pour tel.

— Supposez-vous donc… ?

— Il ressemble à s’y méprendre à un autre homme.