— Causons, soit, répondit le Mexicain.
Après ces mots, il y eut un assez long silence.
Le capitaine semblait avoir complètement oublié son ami.
Celui-ci patienta, pendant quelques instants ; mais voyant que l’autre, absorbé sans doute dans ses pensées ne songeait plus à lui :
— Eh bien ! s’écria-t-il en frappant du poing sur la table.
— Quoi ? reprit froidement le capitaine.
— Ces choses sérieuses que tu avais à me dire ?
— Eh bien après ? je m’en occupe.
— C’est donc bien grave ?
— Tu vas en juger, compagnon.
— Alors parle, mais fais vite !
Le capitaine fixa sur lui un regard railleur ; puis se décidant enfin à prendre la parole de cet accent goguenard qu’il affectait toujours lorsqu’il causait avec son ancien matelot :
— M’y voici. Notre affaire tient-elle toujours ? lui demanda-t-il en s’enveloppant d’un épais nuage de fumée.
— Toujours.
— Pour après-demain ?
— Pour après-demain ; mais pourquoi me demandes-tu cela ?
Parce qu’il me semble, cher ami, dit-il d’un air narquois, qu’il serait temps de régler un peu nos comptes.