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II

Comment Boute-Feu et son ancien engagé jouèrent aux dés et ce qui s’ensuivit.

Lorsque les deux flibustiers arrivèrent à la porte de l’Ancre-Dérapée, un spectacle si bizarre s’offrit soudainement à leurs yeux que, malgré eux, il s’arrêtèrent un instant sur le seuil et promenèrent avec surprise leurs regards autour d’eux.

À la lueur de lampes, dont la fumée, mêlée à celle des pipes et des cigares, roulait en nuages noirâtres au-dessous du plafond, on apercevait, comme à travers un brouillard, les têtes énergiques et grimaçantes d’une foule d’habitants, de boucaniers et de Frères de la Côte, dont les traits contractés par la passion du jeu et par l’ivresse prenaient une