Page:Aimard - Ourson-tête-de-fer.djvu/99

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— Toi ?

— Ce ne sera pas long ; tu vas voir.

Vent-en-Panne s’arrêta et, lorsque les dames se trouvèrent auprès de lui :

— Pardon, señora, dit-il poliment à celle dont le cheval était le plus rapproché, je crois m’apercevoir que votre cheval est mal sanglé ; permettez-moi de m’en assurer.

— Faites, señor, répondit doucement la dame.

Vent-en-Panne visita sérieusement la sangle.

— Je m’étais trompé, dit-il au bout d’un instant, tout est en parfait état.

— Je vous remercie de cette attention, señor.

— Seriez-vous assez bon, señor, dit la seconde dame d’une voix basse et presque inarticulée, pour me permettre de vous adresser une question ?

— Je suis tout à vos ordres, señora, répondit Vent-en-Panne en saluant respectueusement, ainsi que mon compagnon, ajouta-t-il en désignant Ourson Tête-de-Fer qui marchait auprès de lui et qui, se voyant si brusquement mis en scène, ne savait plus quelle contenance tenir.

— Marcherons-nous longtemps encore ? reprit la dame.

— Il m’est impossible de vous faire une réponse positive, señora, par la raison fort simple que je l’ignore comme vous.

— Vous savez cependant en quel lieu vous nous conduisez, dit la dame avec insistance.