Page:Aimard - Par mer et par terre : le batard.djvu/122

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tous les bienfaits dont celui-ci l’avait comblé. C’était un homme de trente ans, bien fait de sa personne, de manières douces et élégantes, aux traits empreints d’une rare bienveillance et d’une physionomie à la fois énergique et loyale ; il était doué d’une haute capacité financière ; de plus, actif, travailleur, et surtout adorant sa jeune femme, qui l’adorait aussi. Leur mariage avait été un mariage d’amour.

Donc M. Maraval cédait sa maison à son gendre au moment où nous le remettons en scène.

En sus des deux millions donnés par lui en dot à sa fille, M. Maraval laissait dans la maison de son gendre une somme de quatre millions aux intérêts fixes de cinq pour cent, dont le capital, après dix ans, serait remboursé par annuités en huit ans ; de plus, il avait donné à titre gracieux, aux jeunes époux, son magnifique hôtel de Cadix et une charmante quinta, d’une valeur assez considérable, qu’il possédait entre Puerto-Santa-Maria et Xérès, sur le bord de la mer.

C’était agir en véritable prince de la finance ; une maison possédant de tels éléments de réussite, et honorablement connue dans le monde entier, devait certainement prospérer.

Il est vrai que M. Maraval pouvait procéder comme il le faisait, sans aucunement s’appauvrir.

Sans parler de plusieurs propriétés très-belles, en Touraine, dans le Languedoc, en Béarn et surtout à Paris et aux environs, propriétés toutes d’un excellent rapport, il avait mis à part et placé dans la maison Rothschild une somme de deux millions destinée à servir de dot à son fils Armand, alors capitaine d’état-major dans l’armée française,