Page:Aimard - Par mer et par terre : le batard.djvu/132

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— Peut-être a-t-il succombé à sa douleur.

— Ce n’est pas probable ; puisqu’il a eu le courage de s’éloigner de la tombe de sa femme, c’est qu’il a voulu lutter corps à corps avec sa douleur et la dompter.

— A-t-il quitté le Callao depuis longtemps ?

— Plus de quinze mois.

— Quinze mois ! C’en est fait ! il est mort, quoi que vous en disiez !

— Je ne partage que trop votre avis à cet égard j’ai fait faire de nombreuses recherches elles sont demeurées à peu près infructueuses, à la vérité. J’ai cependant appris de source certaine que son corsaire, le Hasard a été aperçu dans différents parages, à diverses époques.

— Il y a une lueur dans ce vague renseignement. L’équipage du Hasard doit savoir où est son capitaine, et, qui sait ? peut-être le corsaire est-il toujours commandé par lui. Cette longue croisière à travers toutes les mers du globe ne serait alors qu’un moyen héroïque employé par Olivier pour tuer sa douleur.

— Je n’avais pas songé à cela ! s’écria le vieillard en se frappant le front. Ainsi, vous croyez que si on réussissait à joindre le corsaire…

— On aurait des nouvelles positives d’Olivier, j’en réponds ; mais il faut avant tout découvrir dans quels parages se trouve le Hasard.

– À Lisbonne ! interrompit une voix mâle à Lisbonne, où il est mouillé depuis quinze jours. Quant à des nouvelles, j’en apporte, et des plus certaines.

Les deux interlocuteurs se retournèrent avec surprise, presque avec épouvante ; mais ils pous-