Page:Aimard - Par mer et par terre : le batard.djvu/137

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cessaire pour changer ses vêtements européens contre un costume complet de coureur de bois. Il avait un rifle américain excellent, un bowie knife un couteau de chasse, de la poudre et des balles en quantité ; une gibecière gonflée de vivres et garnie de tous ces instruments indispensables à un chasseur : assiettes de bois, chaudron en fer, gobelet, couteau, fourchette, cuiller, briquet, amadou, trousse garnie de ciseaux, dés, aiguilles, alène, que sais-je, moi ; quelques chemises et mouchoirs, deux paires de bottes toutes neuves, et les Essais de Montaigne, édition Elzevir, ouvrage qu’il affectionnait particulièrement.

Comme tous ces objets, et bien d’autres encore que je n’ai pas mentionnés, étaient assez encombrants, Olivier acheta un magnifique mustang des prairies à demi sauvage, ainsi qu’un harnais complet, une reata en cuir tressé, et deux grandes couvertures en laine.

Olivier, avant de quiter le navire, s’était muni de cent cinquante onces en or, qu’il avait placées partie dans une large ceinture en cuir qu’il portait autour des hanches, partie dans la valise où ses habits étaient renfermés, et solidement amarrée sur la croupe de son mustang.

Olivier, vous le savez, aime beaucoup les diamants, c’est le seul faible que je lui connaisse ; il en a donc beaucoup. Certains d’entre eux sont d’une grande valeur ; cette collection vaut un prix considérable. Avant de quitter le bord, il a renfermé toutes ces pierres dans un sachet de peau de rat musqué, qu’il s’est pendu ensuite au cou par une chaîne d’acier ; il a donc voulu se prémunir ainsi contre toute éventualité.