Page:Aimard - Par mer et par terre : le batard.djvu/142

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soleil, pour Lisbonne, en compagnie du señor don Carlos ; ce caballero se chargera de toutes les démarches nécessaires pour la régularisation de vos papiers de bord ; il a beaucoup d’influence ; il aplanira, en moins d’une heure, toutes les difficultés.

— Je le remercie sincèrement ; jusqu’à présent tout marche à souhait.

— Maintenant, écoutez bien ceci : du brick-goëlette vous ferez un brick.

— C’est facile.

— Vous vendrez tous vos canons, excepté deux ou trois que vous conserverez contre les pirates ; vous changerez la peinture du bâtiment ; vous boucherez les sabords et congédierez l’équipage, que vous réduirez à vingt-cinq hommes, tout compris ; enfin, autant que possible, vous donnerez à votre navire l’air…

— Honnête d’une jeune fille à marier. C’est convenu. Pauvre Hasard ! fit-il avec un soupir de regret. Enfin, c’était l’idée d’Olivier ! quand il le saura, je suis sûr qu’il sera content.

— J’en suis convaincu ; mais ce n’est pas tout.

— Bon ! Qu’y a-t-il encore ?

— Moins que rien. Vous prendrez charge pour la Nouvelle-Orléans.

— C’est convenu. Est-ce tout ?

— Oui. Combien de temps vous faut-il pour opérer tous ces changements ?

— Un grand mois.

— Fort bien ; mettons six semaines.

— Soit, j’aime mieux cela.

— Dans six semaines j’irai vous rejoindre à Lisbonne, où nous combinerons notre plan définitif. Cela vous convient-il ainsi ?