Page:Aimard - Par mer et par terre : le batard.djvu/143

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Parfaitement. Comptez sur moi. Je vous remercie du fond du cœur ; je vous devrai de revoir mon matelot.

-Tous trois nous aimons Olivier, c’est pour lui que nous travaillons.

Ivon ne perdit pas un instant ; à l’époque convenue, tout fut terminé, dans les meilleures conditions.

Six semaines plus tard, lorsque M. Maraval arriva à Lisbonne, il eut beaucoup de peine à reconnaître l’ancien Hasard, tant sa métamorphose était complète ; ce qui n’empêchait pas le brick le Lafayette d’être un charmant navire.

Ivon avait conservé M. Lebègue, MM. Mauclère et Kernock, maître Caïman, Furet, Cupidon le nègre, et vingt hommes de l’ancien équipage, tous dévoués à Olivier et prêts à se faire tuer pour lui.

— Bien, dit Ivon Lebris à M. Maraval, une heure à peu près avant l’appareillage ; je crois cher monsieur, qu’il serait grand temps que nous causions de notre plan de campagne ; l’ancre est à pic et bientôt nous serons sous voile.

— Bah ! répondit le banquier en lui serrant la main ; rien ne presse. Je pars avec vous !

– Bien vrai ? s’écria le Breton avec joie.

— Dame ! à moins que vous ne refusiez de me prendre à bord, répondit-il en souriant.

Ivon Lebris n’y tint plus ; il se jeta dans les bras du banquier, lequel était au moins aussi ému que lui.

Au moment où le brick faisait son abatée et orientait ses voiles, don Carlos, en prenant congé des voyageurs, se pencha à l’oreille de M. Maraval, lui dit d’une voix étouffée :