Page:Aimard - Par mer et par terre : le batard.djvu/169

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en face du Calli-Medecine et de l’Arche du premier homme.

Dès qu’Olivier eut réussi à s’introduire sur la place, tout lui fut expliqué.

Les Indiens procédaient sans doute a l’exécution d’un ennemi.

Un malheureux quelconque était attaché au poteau de torture, et avant de le brûler vif, selon leur coutume, les Indiens se divertissaient à le martyriser.

Olivier se fraya un passage au moyen de solides bourrades distribuées généreusement autour de lui ; il se glissa comme un serpent à travers la foule compacte qui encombrait la place, et, grâce à la vigueur de ses poignets, il réussit à arriver au premier rang des curieux.

Alors un spectacle horrible frappa ses regards.

Un jeune homme, un blanc Bois-Brûlé était étroitement lié au poteau de torture et servait de cible vivante aux Peaux-Rouges, qui tiraient sur lui, de manière cependant à ne pas le blesser, tout en faisant siffler leurs balles le plus près possible de sa tête.

Cet exercice barbare durait depuis plus d’une heure déjà.

Le prisonnier avait véritablement une grande beauté virile et fière : ses longs cheveux blonds tombaient en épaisses boucles sur ses épaules, son teint était animé, sa physionomie intrépide ; ses regards lançaient des éclairs de défi, et un sourire railleur relevait ses lèvres rouges et laissait voir ses dents d’une éblouissante blancheur ; une barbe fauve et molle couvrait le bas de son énergique visage.