Page:Aimard - Par mer et par terre : le batard.djvu/181

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qui semble le maitre des autres et auquel ceux-ci obéissent ; deux autres plus jeunes semblant être des marins, et quatre domestiques, dont l’un est un enfant de seize ou dix-sept ans tout au plus. Ils ont remonté le Mississipi jusqu’à Little-Rock sur un beau brick, que master Groslow m’a fait voir, et qui est amarré bord à quai, près du comptoir, en attendant le retour des excursionnistes.

— Mais il me semble que rien n’est plus facile que d’interroger l’équipage de ce brick : les matelots sont généralement assez causeurs.

— C’est vrai, mais ceux-là font exception à la règle ; on les a vingt fois interrogés, en s’y prenant de toutes les façons, on n’a rien obtenu d’eux ; ils causent tant qu’on veut et de tout ce que l’on veut avec la plus grande facilité, excepté de ce dont on voudrait les faire parler : ou ils feignent de ne pas comprendre, ou ils arrêtent brusquement les questions qu’on leur adresse, en répondant sèchement qu’ils ne savent rien et que les affaires de leurs officiers ne les regardent pas.

— Ces inconnus sont donc leurs officiers ?

— Il paraîtrait.

— Ont-ils engagé beaucoup de monde pour leur excursion dans les prairies de l’ouest ?

— Deux chasseurs canadiens, pas davantage.

— Hum ! c’est peu pour un tel voyage ! Ces chasseurs sont-ils au moins des hommes auxquels on puisse se fier ? les connaissez-vous ?

— Certes, et vous aussi. Ce sont de braves gens ; c’est master Groslow qui les a engagés lui-même.

— Leurs noms ? Vous les avez retenus, sans doute ?