Page:Aimard - Par mer et par terre : le batard.djvu/198

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

la plus sérieuse attention puis, lorsque le bruit des pas du chasseur eut cessé de se faire entendre, Olivier se frotta joyeusement les mains.

— À présent, à cheval dit-il a Belhumeur.

— Comment ! à cheval ! s’écria le Canadien ahuri. Pour quoi faire ?

— Pour aller rendre visite à nos amis les Comanches-Bisons.

— Bah ! vous les connaissez donc, alors ?

— Parbleu dit Olivier en riant, je suis un fils adoptif de la tribu.

— Ah bah ! Alors, vive la France ! tout est sauvé !

— Je l’espère, dit Olivier.

Cinq minutes plus tard, les deux chasseurs partaient au galop ; la lieue qui les séparait des Comanches fut bientôt franchie ; après quelques instants, ils pénétraient dans le campement, où Olivier était accueilli par des cris de joie et de vives démonstrations d’amitié.

Laissant Belhumeur à la garde des chevaux, Olivier s’approcha d’un feu autour duquel étaient accroupis et fumaient les principaux chefs de la tribu, au milieu desquels il reconnut le Nuage-Bleu.

Le chasseur salua silencieusement les chefs et s’assit en face du Sachem.

Les chefs continuèrent à fumer. Après un instant, le Nuage-Bleu tendit son calumet à Olivier avec un sourire cordial.

— Mon fils est le bienvenu, dit-il.

Il y eut un nouveau silence, que le chasseur se garda bien de rompre ; après avoir fumé pendant