Page:Aimard - Par mer et par terre : le batard.djvu/205

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Olivier, comme toujours, avait été blessé : il avait reçu un coup de couteau à scalper dans le côté droit, un peu au-dessus de la hanche.

Il avait été, par ordre du Sachem, transporté au campement, couché dans une hutte, et confié à une vieille Indienne, renommée dans la tribu pour ses connaissances en médecine ; la brave femme partageait également ses soins entre le fils adoptif du Sachem et les blessés étrangers, laissés dans la maison de Moctecuzoma.

Le chasseur avait recommandé à Belhumeur et surtout à Sans-Piste, que cette prière chagrina beaucoup, de parler le moins possible de lui aux étrangers et surtout de leur laisser ignorer la part importante qu’il avait prise à leur délivrance ; se réservant de leur révéler lui-même plus tard le rôle important qu’il avait joué dans toute cette affaire ; ce que les deux hommes promirent en grommelant et fort à contre-cœur, il faut en convenir.

Belhumeur venait chaque jour passer plusieurs heures auprès de son ami, auquel iljdonnait des nouvelles des blessés ; le Canadien, était tout joyeux de ce que la blessure de son associé n’était qu’une égratignure ; en effet, en moins de quatre jours le jeune homme, dont la blessure était cicatrisée, entrait en pleine convalescence.

Les Apaches et les Sioux avaient d’abord montré quelques velléités de venger leur défaite ; mais les Comanches étaient nombreux, les Pawnies s’étaient alliés avec eux ; les vaincus réfléchirent, et, pour ne pas s’exposer à une seconde défaite, ils jugèrent prudent d’aller s’établir sur d’autres territoires de chasse, résolution qu’ils exécutèrent aussitôt avec cette rapidité de