Page:Aimard - Par mer et par terre : le batard.djvu/34

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Olivier et M. Maraval sortirent pensifs de l’église Saint-Martin, et se dirigèrent vers leur hôtel ; le hasard les conduisit devant la maison habitée par Ludlow pendant le temps de son séjour à Vovey, et sur la façade de laquelle on avait placé cette magnifique inscription :

Omne solum forti patria est, quia fortis.

Il paraît que, quelques années plus tard, cette inscription fut achetée et emportée par un Anglais.

Pourquoi ?

Était-ce admiration, remords ou honte ?

Tous les trois à la fois peut-être.

Olivier et son ami s’éloignèrent en hochant tristement la tête.

Le lendemain, à l’aube, nos touristes et la ville tout entière furent éveillés par une salve d’artillerie et par les pas tumultueux de populations nombreuses, semblant surgir du sol et se précipitant en désordre vers l’immense théâtre en plein air, qui avait pour décors principaux de magnifiques montagnes, un lac admirable, et pour éclairage un resplendissant soleil d’été.

Le noble drapeau fédéral, rouge à la croix blanche, pavoisait les tours et les clochers.

On le voyait accolé au drapeau cantonal vaudois, vert et blanc, à toutes les fenêtres des rues principales de la ville.

L’amphithéâtre tournait le dos au lac, teinté de son riche azur moiré et faisait face aux coteaux élevés de Corsier, ou plutôt au mont Chardonne, diapré de bois, de pâturages et de chalets. Un soleil éblouissant s’élevait sur les pointes rocheuses d’Aï et de Muyen-les-Jumelles, comme