Page:Aimard - Par mer et par terre : le batard.djvu/373

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de quelque ennemi caché, mais se rendre directement et le plus promptement possible à la Coruña, pour de là gagner le château de Peña-Serrada, où ils trouveraient certainement Olivier, seul avec quelques domestiques, et dans lequel ils pénétreraient sans attirer l’attention.

Cet avis fort sage avait prévalu. Le brick était tout prêt à appareiller. MM. Maraval et Lebris étaient, le jour même, remontés à bord ; ils avaient mis le cap sur la Coruña ; deux jours après leur arrivée, ils avaient quitté ce port, revêtus de costumes de paysans gallegos, et ils s’étaient gaiement mis en route à pied et le bâton à la main pour le château de Peña-Serrada, où ils venaient d’arriver sains et saufs, et surtout sans être reconnus par personne, si ce n’est par le valet de chambre d’Olivier, qui les avait aussitôt conduits à son appartement.

Olivier félicita ses amis de l’avoir si bien compris, et à son tour il leur raconta ce qui s’était passé depuis deux ans dans sa famille ; de plus il leur fit confidence de la détermination qu’il avait prise ; ce fut en vain que M. Maraval essaya de combattre cette détermination, que le lecteur connaitra bientôt.

— Mon ami, lui dit Olivier avec un accent de tristesse indicible, vous saurez bientôt pourquoi cette détermination est irrévocable, si étrange qu’elle vous paraisse en ce moment. Et changeant subitement de ton : C’est singulier, ajouta-t-il, il m’avait semblé entendre des clochettes de mules.

— Tu ne t’es pas trompé, matelot, dit en riant Ivon Lebris : nous avons en effet rencontré des