Page:Aimard - Par mer et par terre : le batard.djvu/374

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voyageurs ; mais, après avoir passé devant le château, ils sont allés chercher un gîte pour la nuit, au Pueblo de Santiago, à deux lieues d’ici, sur l’autre versant de la montagne.

En ce moment le valet de chambre d’Olivier entra ; il tenait à la main un plateau d’argent sur lequel étaient posées deux lettres.

— Vous ferez préparer un appartement près du mien pour ces deux caballeros, dit Olivier. Comment sont arrivées ces lettres ?

— Un arriero les a apportées, monseigneur.

— Ah ! très-bien ; donnez l’ordre de servir le souper. Allez !

Le duc décacheta les lettres et les parcourut rapidement des yeux, avec un sourire d’une expression singulière ; puis il les jeta d’un air indifférent sur la table.

— Demain, mes amis, dit-il, vous saurez pourquoi j’ai pris la détermination qui en ce moment, et avec raison, vous surprend si fort, et que vous, mon cher Maraval, vous avez si vivement combattue. Ivon, tu écriras ce soir après souper, à ton second Lebègue, de tout préparer. Messieurs, nous quitterons demain Peña-Serrada au coucher du soleil. Maintenant, allons nous mettre à table.

Le souper fut très-gai. Olivier semblait avoir oublié toute préoccupation ; la joie de revoir ses amis, après une si longue absence, avait complétement changé son humeur ; il riait et poussait ses amis à rire et à boire ; il écouta, le sourire sur les lèvres, le récit amphigourique fait avec beaucoup d’entrain par Ivon Lebris, du voyage de seize lieues que lui et M. Maraval avaient accompli pédestrement en trois jours pour venir de la Co-