Page:Aimard - Par mer et par terre : le batard.djvu/384

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— Arrêté, moi ? un notaire royal ! Prenez garde à vos paroles, monseigneur.

Olivier sourit avec dédain.

— Misérable ! dit-il avec un profond mépris, tu es aussi sot que voleur ; écris ta démission.

— Moi ? jamais ! De quel droit ?

— Tu es donc complétement imbécile ! Tiens, gredin, voici le véritable testament, et il est olographe ; les autres pauvre niais, ne sont que des copies.

Et, retirant le testament d’un tiroir, il le lui montra.

— Ah ! s’écria le notaire avec épouvante ; et, s’aplatissant sur le tapis : Grâce monseigneur ! grâce ! pour ma femme et mes enfants.

— Ah ! tu as peur à présent, misérable. Réponds, qui t’a poussé à ce crime ?

— Le duc de Ferteuil-Sestos y Mondejar, monseigneur.

— Par qui les feuillets ont-ils été arrachés ?

— Par le duc, monseigneur. Pitié !

— Toi, qu’as-tu fait ?

— J’ai falsifié les numéros d’ordre et les legs.

— Combien as-tu reçu pour cette infamie ?

— Cent cinquante mille piastres. Pardon, monseigneur !

— Reconnais-tu que tu es en mon pouvoir ?

— Hélas !

— Tu vas en être plus certain encore.

Et il cria :

— Entrez, caballeros !

La portière du fumoir se souleva ; le banquier et le marin parurent.