Page:Aimard - Par mer et par terre : le batard.djvu/389

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de don Diego, a été conduit par cet homme chez un de ses parents habitant une province éloignée dont on ignore le nom, de même que celui du pauvre et dévoué peon.

— Oh ! s’écria Olivier avec désespoir, qu’ai-je donc fait à Dieu pour qu’il m’accable ainsi ?

C’était son premier cri de révolte ; mais, se remettant presque aussitôt :

— Eh bien ! soit, dit-il, je lutterai jusqu’au bout. J’ai à présent une mission sainte à accomplir, je chercherai mon fils ! Si j’échoue, on se bat en Amérique, j’y trouverai bien une tombe !

— Pourquoi ne pas retourner en Espagne ?

— Qu’y ferais-je de plus que ce que j’y ai fait !

— C’est vrai, répondit le banquier ; vous vous êtes comporté en homme de cœur et d’honneur, mon ami. Combien d’autres, à votre place, n’auraient eu ni ce courage ni cette loyauté !

— Tant pis pour eux ! J’ai fait mon devoir ; ces titres et cette fortune me pesaient : puissent-ils faire le bonheur de ceux auxquels je les ai rendus ! Jamais je ne retournerai en Espagne. C’est au Pérou que je veux me rendre.

— Je t’y conduirai, moi, matelot ! s’écria Ivon Lebris en se jetant dans ses bras.

En effet, quinze jours plus tard, Olivier, résistant aux prières de M. Maraval, s’arracha de ses bras et s’embarqua sur le Lafayette, qui, le soir même, mit à la voile pour le Callao.

A-t-il réussi, a-t-il échoué dans la suprême recherche qu’il entreprenait ?

C’est ce que, peut-être, nous dirons un jour au lecteur.

FIN.