Page:Aimard - Par mer et par terre : le batard.djvu/45

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— Je me suis mai expliqué, pardonnez-moi, ma cousine ; je faisais allusion seulement à votre maladie. Quel autre danger que celui d’une émotion trop forte pourriez-vous avoir à redouter, dans ce château, entourée de vos parents, de vos amis et de vos serviteurs dévoués ?

— Oui, en effet, je n’avais pas saisi le sens de vos paroles ; ma tête est si faible, hélas ! Eh bien soit, mon cousin, faites comme il vous plaira, et soyez béni pour tout ce que vous avez fait pour moi. Peut-être vous devrai-je une joie suprême avant de mourir !

Le comte de Villa-Hermosa sembla vouloir répondre, mais, après une hésitation de quelques secondes, il se ravisa, s’inclina silencieusement et quitta la chambre.

La malade le suivait anxieusement du regard.

À peine la portière fut-elle retombée derrière lui, que la malade appela avec une animation fébrile :

— Anita ! Pepita !

Deux caméristes, jusque-là à demi cachées sous les plis des rideaux, accoururent vivement.

— Remontez la mèche de cette lampe, enlevez l’abat-jour, s’écria la malade, d’une voix tremblante d’émotion ; allumez les candélabres de la cheminée, j’ai besoin de lumière, je veux voir ! oh ! je veux voir ! Asseyez-moi sur mon lit. Bien, comme cela.

Ces divers ordres furent exécutés en un clin d’œil.

— À présent, sortez ! Que personne n’entre ici sans mon ordre. Quand je sonnerai, mon confesseur viendra, lui seul. Allez ! allez !